Je ne dénoncerai pas un terroriste

Publié le par Guy Bourguignon

A chaque nouvel attentat, chaque nouvelle tentative, le « durcissement » des lois anti-terroriste est évoqué. Mais depuis le 11 septembre 2001, trop, beaucoup trop de lois ont été votées qui ne respectent ni l'Etat de droit ni les Droits de l'homme. Autrement dit, nos démocraties prétendent se défendre du terrorisme par des lois terroristes. Chacun doit se déterminer et pour moi la cause est entendue: je ne prendrais pas le risque d'envoyer un innocent en prison, encore moins dans ces conditions. Chaque loi d'exception fait reculer la démocratie – or la démocratie est la seule chose digne d'être défendue: chaque loi d'exception est une victoire des terroristes et une raison de moins de se battre contre eux...


CQFD :

Antiterrorisme : les propositions du ministre de l'intérieur allemand suscitent un tollé

LEMONDE.FR avec AFP | 09.07.07 | 17h23  •  Mis à jour le 09.07.07 | 17h55
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-933566@51-929268,0.html

En proposant d'élargir les compétences de l'Etat en matière de lutte contre le terrorisme, le ministre de l'intérieur allemand, Wolfgang Schaüble, a suscité une vaste polémique, lundi 9 juillet. Il faut "clarifier si notre Etat de droit suffit à faire face aux nouvelles menaces" de terrorisme, a estimé le ministre conservateur dans l'hebdomadaire Der Spiegel, à la suite des attentats manqués en Grande-Bretagne fin juin. Selon lui, "les problèmes juridiques s'étendent jusqu'à des cas extrêmes, tels que l'exécution ciblée". Il a illustré son argument d'un exemple : "Imaginez que quelqu'un sache dans quelle grotte se cache Oussama Ben Laden", si la Constitution le permettait,"on pourrait alors lancer un missile téléguidé pour le tuer".
"DÉLIT POUR COMPLOT"
M. Schaüble envisage ainsi l'instauration"d'un délit pour complot", comme aux Etats-Unis, mais aussi "de traiter comme des combattants et d'interner les personnes" mettant en danger la sécurité nationale. Selon lui, "on pourrait par exemple décréter certaines obligations pour quelqu'un que l'on ne peut pas expulser, comme une interdiction de communiquer par Internet ou par téléphone portable". Ces "invitations à la réflexion" interviennent après la suggestion de la chancelière Angela Merkel de permettre un engagement limité de l'armée à l'intérieur du pays, face aux risques terroristes. Or, depuis le nazisme, le déploiement de la Bundeswehr sur le front intérieur est exclu par la Constitution, hormis pour des tâches purement humanitaires et de courte durée.
DES "BASES (...) POUR UNE SORTE DE GUANTANAMO ALLEMAND" 
Wolfgang Schaüble a suscité un tollé, chez les sociaux-démocrates, partenaires des conservateurs dans la grande coalition gouvernementale, comme dans l'opposition. Ces propositions sont celles d'"un Etat policier", a estimé le chef du groupe parlementaire social-démocrate (SPD), Peter Struck, dans le Frankfurter Rundschau daté de lundi. De plus, cette argumentation est "mauvaise" dans la mesure où elle "ne prend pas en compte les expériences horribles de l'histoire allemande", a-t-il expliqué. Pour sa part, la fédération allemande des avocats a estimé que la Constitution apportait suffisamment de dispositions légales. Le syndicat de la police a évoqué des idées "irresponsables", qui rendent "un mauvais service" à la lutte contre le terrorisme. Il s'agit d'une "stratégie de diversion politique", a estimé son président, Konrad Freiberg.
Enfin, la presse ne mâche pas ses mots. "Schaüble veut tuer Ben Laden", ironisait le journal de gaucheTageszeitung en présentant en couverture le ministre un sabre entre les dents et un fusil-mitrailleur en mains. Le Berliner Zeitung a aussi critiqué ces nouvelles réflexions du "ministre du droit de la guerre", dans la mesure où elles constituent des "bases pour une sorte de droit martial et (...) pour une sorte de Guantanamo allemand".

note: c'est moi qui souligne

Même si tout le monde est d'accord de condamner le terrorisme, encore faut-il avoir à l'esprit que la définition du terroriste est pour le moins variable... On a ainsi vu des responsables politiques européens considérer comme "terroristes" de simples militants altermondialistes (terroristes et altermondialistes sont d'ailleurs les priorités du Renseignement suisse - qui ne s'intéresse guère à l'extrême-droite....). Et en Italie, le Vatican a qualifié de "terroristes" des militants athées...

 

Publié dans Exfolie

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